Avec cette série, Herman Bertiau aborde le nu et revisite l’orientalisme.
En se référant aux travaux des premiers photographes explorateurs, il met en scène des femmes voilées et développe un travail personnel où photographie et peinture sont si étroitement mêlées, que l’on ne sait trop si l’on est en présence de photographies anciennes ou de peintures hyperréalistes, en 1880 ou un siècle plus tard ?
C’est d’abord une image chatoyante conforme aux fantasmes occidentaux qui s’impose au regard, par l’harmonie des compositions et la chaleur des couleurs. Mais au-delà de l’aspect esthétique et sensuel, et une fois dissipé le charme impertinent de ces nus voluptueux, le photographe nous convie à nous poser des questions sur les tabous liés à la nudité, les rapports de pouvoir, et l’intolérance qui sévissent encore sous toutes les latitudes, et dont les femmes sont les premières victimes.
Partant de prises de vues en noir et blanc, il réalise des tirages de grand format (+/- 1 m2) sur lesquels il applique des peintures sans pigment au pinceau, et des ocres acryliques au chiffon, réactualisant une technique ancienne encore pratiquée en Afrique et en Asie.
L’image terminée est ensuite encadrée comme un tableau.