Un film documentaire de Katy Lena Ndiaye
Année : 2007 Durée : 56′ Image Herman Bertiau Prise de son Hélène Lamy-Au-Rousseau Montage Yannick Leroy Musique originale Erwin Vann Production Aurélien Bodinaux, Néon Rouge Production Coproduction : RTBF, OIF, DGCD, avec le soutien de la Commission de Sélection des films de la Communauté française.
http://www.neonrouge.com/fr/en-attendant-les-hommes
Une dizaine de prix internationaux, dont :
- Festival du Cinéma d’Afrique, d’Asie et d’Amérique / Best African Documentary et prix CUMSE (Milan 2008),
- Festival du film documentaire Real Life / Meilleur Documentaire (Accra – Ghana 2008),
- Ânûû-rû âboro / Mention spéciale du jury (Pwêêdi Wiimîâ – Nouvelle- Calédonie 2008),
- le ZIFF / Mentions, Signis et Mention du Jury (Zanzibar 2008),
- L’Alternativa – Festival de Cinema Independente / Mention Spéciale du Jury (Espagne 2008),
- Festival di Cinema Africano di Verona / Meilleur Documentaire (Italie 2008)
Plus d’une centaine de sélections dont le FIPA (Biarritz 2008), le Festival International du Film sur l’Art (Montréal 2008), Thessalonique (Grèce 2008).
Alors que «Traces – Empreintes de femmes» partait à la découverte des peintures murales des femmes d’un village du Burkina Faso, «En attendant les hommes», deuxième documentaire de la réalisatrice sénégalaise Katy Lena Ndiaye, explore Oualata, ville rouge à l’extrême Est du désert mauritanien. Au cœur de cette ville, là encore, des femmes décorent les maisons de fresques d’une remarquable beauté et confient à la réalisatrice espoirs, rêves et désillusions.
Cette petite ville au bout d’une piste malaisée, située en plein cœur du Sahara, est un morceau du passé où le temps semble s’être arrêté. Respectueuse de cet autre temps, à l’opposé de celui que nous vivons, la caméra s’attarde sur les détails. La lumière du film, évidemment capitale dans un site bouleversant de beauté, est exemplaire et il faut saluer ici le travail du directeur de la photo,Herman Bertiau, qui caresse des paysages baignés de couleurs douces et chaudes.
Composé par petites touches, le film opère un va et vient entre la ville et le portrait de trois femmes : Khady, Massouda et Cheicha. Drapées dans leurs melhafa, ce voile de coton léger aux couleurs chatoyantes, qui les cachent en même temps qu’ils les parent et leur apportent une séduction magique, une pudeur empreinte d’espièglerie, elles fixent le spectateur, droit dans les yeux. Sourires, silences, soupirs, les trois femmes se livrent peu à peu, à leur rythme. Sans brusquerie, Katy Lena Ndiaye pose des questions intimes, que nous ne devinons qu’à travers les réponses, sur le couple, l’amour, la sexualité. Aucun commentaire ne vient s’insérer entre le discours des trois héroïnes. La parole leur appartient en totalité. Dans une société qui semble dominée par la tradition, la religion et les hommes, elles s’expriment face caméra avec une surprenante liberté de ton sur leur manière de percevoir la relation entre les hommes et les femmes.
Pendant que les hommes sont partis dans les grandes villes gagner de l’argent pour des semaines voire des mois, les femmes se débrouillent en attendant leur retour. Elles jouent, discutent, prennent le thé, s’occupent des enfants et décorent les maisons de tarkhas. Du bout des doigts, elles tracent des courbes sur les murs comme s’il s’agissait d’une autre forme de discours, pudique mais en même temps libre et sans contrainte.